La broderie de Lunéville, qu’est-ce que c’est ?

Si vous vous êtes déjà baladé sur le site de Mythik Mystik, vous avez peut-être déjà vu écrit « broderie de Lunéville » dans la description de certains de mes bijoux brodés.

Avant de devenir brodeuse, je ne savais pas non plus ce que cela voulait dire. Si vous êtes curieux, voilà un petit article pour vous éclairer sur le sujet 🙂

Lunéville, qu’est ce que c’est ?

Lunéville est une ville de Lorraine. Longtemps connue pour ses dentelles et ses faïences, c’est principalement pour sa technique de broderie que cet endroit est connu désormais. Cette technique est appelée également broderie au crochet, broderie Haute Couture ou broderie perlée.

Depuis quand ?

Aux environs de 1800, lors d’une visite en Lorraine, Joséphine de Beauharnais, épouse de Napoléon, tombe en admiration pour les dentelles de la région. Grace à la future impératrice, la mode de la dentelle et de la broderie est relancée. A l’époque, la broderie se fait à l’aiguille, puis les machines apparaissent et la mécanisation de la broderie devient une concurrence rude pour les petits ateliers. La broderie manuelle doit se diversifier. Vers 1865 est alors créée la broderie perlée et pailletée, identique à ce qui se fait encore aujourd’hui. Le développement de cette technique progresse jusqu’aux années folles puis la crise de 29 et la Seconde Guerre mondiale mettent à mal cet Art. Mais grâce aux maisons de mode parisiennes, la broderie de Lunéville renaît après 1945, où elle obtient une renommée mondiale.

La technique

La broderie de Lunéville est pratiquée sur un tissu bien tendu sur un métier à broder. Les deux mains travaillent : une main est placée au-dessus du métier et tient le crochet (de Lunéville) et l’autre main est en-dessous du métier et amène les perles ou paillettes enfilées sur un fil vers la surface du tissu. Avec le crochet, la brodeuse (ou le brodeur, si, si, il y en a) crée une chaînette en emprisonnant les perles et paillettes dans les boucles.

La particularité de cette technique est que l’on brode sur l’envers du travail, à l’aveugle, sans voir le motif se dessiner. En Inde, il existe une technique à peu près similaire, qui nécessite aussi un crochet, mais où le travail se fait sur le devant du métier. Très bons brodeurs (majoritairement des hommes) surtout si il s’agit de broderie d’or. Cependant, cette technique est moins précise lorsqu’il s’agit de la pose de paillettes.

Selon la complexité des motifs et le nombres d’éléments à poser, la réalisation prend plus ou moins de temps. Quelques centimètres carrés de broderie peuvent demander plusieurs heures. Certaines robes de créateurs nécessitent plusieurs centaines d’heures et de nombreuses brodeuses, rien que pour la confection des broderies ! Ce qui explique leur coût très élevé.
Cette technique est utilisée en Haute couture car elle est plus rapide qu’à l’aiguille pour poser des éléments tels que les perles et les paillettes. Les meilleures brodeuses sont capables de broder sur toutes sortes de tissus et même sur le cuir !

Ce savoir-faire exige dextérité, minutie et patience ! Et de bons yeux ! La régularité et la précision sont de rigueur pour un résultat impeccable.

Les fournitures

La broderie de Lunéville nécessite un certain matériel. Le montant du budget peut vite monter !
Pour commencer, le premier élément indispensable pour la broderie est le métier à broder. Il consiste en quatre longs morceaux de bois, posés sur des tréteaux, qui vont permettre de tendre le tissu à broder au maximum afin de faciliter les allers et venues du crochet dans le tissu et obtenir un dessin impeccable.

Pour broder, le crochet de Lunéville est également essentiel. C’est grâce à lui que l’on attrape le fil et que l’on forme les boucles qui vont maintenir les perles.

Ensuite, on utilise des fils divers et variés. Le plus couramment utilisé pour enfiler les perles et les paillettes est le fil à gant. C’est un fil de coton, légèrement glacé, qui aide à poser les fournitures sélectionnées au point de chaînette. Ensuite, tout fil dont la texture, la brillance ou la couleur peut inspirer la brodeuse peut être utilisé. Il existe plusieurs tailles de crochets qui s’adaptent ainsi à la grosseur du fil choisi 🙂

Enfin viennent les perles, les paillettes, les sequins, les cuvettes, les éclats de cristal, les rubans, les plumes, bref, les éléments à poser, qu’on appelle communément « fournitures ». Les possibilités sont infinies. Pour preuve, il y a quelques années, Chanel a créé des vêtements brodés de perles en béton… Tout est envisageable !

Vu l’étendue des couleurs, des matières, des tailles et des formes de tous ces éléments, l’étendue de l’imagination et de la créativité sont les seules limites à ce qu’il est possible de créer. Cela promet encore de belles pièces uniques en perspectives dans la boutique !

Je suis ouverte à des commandes sur mesure selon vos envies. N’hésitez pas à me contacter via le site si vous avez des questions ! 🙂

A bientôt !
Audrey Wollbrett

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