Origine des poupées Russes

Cet hiver, le froid et la nuit qui tombe si tôt m’ont donné envie de chaleur et de couleur. Mes petites poupées multicolores sont nées de cette envie.

Inspirée des poupées Gigognes traditionnelles russes, elles apportent une touche de lumière sur les jours tristes de la saison froide. Mais connaissez vous l’histoire de ces poupées russes ?

La Poupée Russe, est peut-être le symbole le plus connu de la Russie dans le monde. On parle aussi parfois de poupée gigogne, en référence à la marionnette de la Mère Gigogne, qui représente une grande et forte femme entourée d’enfants. En Russie, on pense que la Poupée Russe symbolise les valeurs traditionnelles de la société russe : le respect des personnes âgées, l’unité de la famille élargie, la fécondité et l’abondance, et la recherche de la vérité et du sens. En fait, l’idée que la vérité est cachée dans de nombreuses couches de sens est un motif récurrent dans les contes populaires russes. Dans l’un de ces contes, un personnage nommé Ivan cherche une aiguille représentant la mort d’un personnage maléfique. L’aiguille est dans un œuf, l’œuf est dans un canard, le canard est dans un lièvre, le lièvre est dans une boîte et la boîte est enterrée sous un chêne. Ainsi, la Poupée Russe, avec ses nombreuses couches dissimulées dans la poupée plus grande, est un symbole Russe parfait pour la culture populaire russe.

Pourtant, ce jouet populaire prend ses origines en Chine. Créées à des fins de rangement et de décoration, les Chinois ont inventé l’emboîtement de boîtes en bois les unes dans les autres en l’an 1000. Le concept consistait en une grande boîte en bois qui, une fois ouverte, contenait une boîte en bois presque identique, mais plus petite, et à l’intérieur de cette boîte plus petite, une autre boîte plus petite encore, et ainsi de suite. Ce concept a ensuite évolué des boîtes gigognes aux poupées gigognes, servant de base aux premières poupées gigognes du monde.

Cette approche a rapidement émigré au Japon, où l’idée a été appliquée pour créer les poupées en bois de leurs propres divinités. Les Shichi-Fukujin ou sept dieux de la chance – qui sont censés porter chance dans la mythologie japonaise – ont été parmi les premiers à faire fabriquer des poupées gigognes en bois à leur image. Le dieu japonais du bonheur et de la longévité, Fukurokuju, a la forme d’une poupée en bois que l’on peut démonter et à l’intérieur de laquelle se trouvent les six autres dieux.

Toutefois le concept d’objets emboîtés était déjà présent en Russie à la fin du XIXe siècle, pour les œufs de Pâques : on peut notamment citer le premier œuf de Fabergé, datant de 1885, qui renfermait un jaune, contenant une poule, renfermant à son tour un pendentif de rubis et une réplique miniature de la couronne impériale.

Quoiqu’il en soit, lors d’un voyage au Japon, la petite poupée emboîtée a attiré l’attention d’une jeune femme, qui l’a ramenée dans son pays. Cette personne est Elizaveta Mamontova. femme du mécène russe Savva Mamontov. Le « père » des matriochkas est Sergueï Malioutine, artisan populaire œuvrant sur le domaine d’Abramtsevo appartenant à l’industriel Savva Mamontov, chez qui il aurait vu les petites poupées japonaises dont il s’est inspiré.

Pourtant, y compris en Russie, on pense souvent à tort que les matriochkas sont héritées de centaines d’années de tradition des tourneurs sur bois russes. Cette poupée, qui devient vite très populaire en Russie, reçoit aussitôt un prénom typique de paysanne, Matriona, dont le diminutif est Matriochka. Dès 1900, ce jouet fait sensation à L’Exposition universelle de Paris, où il remporte une médaille de bronze.

Plus tard, La conquête spatiale engendre toute une pléiade de poupées-cosmonautes avec casques et scaphandres, emboîtées dans une fusée…

Après l’effondrement de l’URSS et l’arrivée du libéralisme, apparaissent des matriochkas caricatures d’hommes politiques en place. Et on trouve aujourd’hui dans les boutiques de souvenirs de Moscou aussi bien des poupées représentant Lénine que Vladimir Poutine ou Barack Obama.

Pour certains, la matriochka a une dimension plus sacrée. Chacune de ces sept figurines incarne une couche de corps subtils et d’auras invisibles à l’œil nu.

Il s’agit de la description du corps qui superpose sept épaisseurs de vie depuis la plus triviales jusqu’à la plus éthérée. L’enjeu de chaque personne est d’atteindre la couche la plus subtile au cours de son existence. On distingue sept coquilles:

  1. Le corps physique ;
  2. Le corps éthérique qui concerne la psyché et les émotions ;
  3. Le corps astral pour les émotions et les désirs ;
  4. Le corps mental qui renferme les formes pensées ;
  5. Le corps karmique constitue une combinaison de bonnes et de mauvaises actions et l’expérience accumulée,
  6. L’esprit avec la notion d’âme – sens, de conscience de soi ;
  7. L’esprit est un noyau humain, un principe spirituel.

De façon à identifier ces stades d’élévation spirituelle, les poupées sont généralement peintes et décorées selon les couleurs attribuées aux chakras, dans la tradition bouddhiste. Ce sont également les teintes de l’arc-en-ciel, ce qui n’est évidemment pas un hasard. Elles se déploient du rouge au violet. À chaque couleur correspond une symbolique précise :

  1. Le rouge représente le corps physique. C’est la couleur du sang et de la vie donc de l’énergie vitale. Ses vibrations sont insuffisantes pour s’élever spirituellement. Si elle insuffle la force, en cas de perte d’énergie de la Terre, le corps physique s’affaiblit ;
  2. L’orange symbolise la fertilité ;
  3. Le jaune correspond à la santé et à la stabilité. C’est également la couleur de la volonté ;
  4. Le vert permet d’acquérir la force mentale et développe l’intuition. C’est aussi le centre de l’amour ;
  5. La couleur pourpre améliore l’expression et la communication avec l’ouverture aux autres ;
  6. Le bleu est la couleur des capacités supérieures. Il correspond à la créativité et à la la compréhension des lois qui régissent l’univers ;
  7. Le violet correspond à l’étape ultime. Il répartit les énergies de tous types dans le corps.

Cette symbolique est moins marquée aujourd’hui, mais elle reste l’héritage d’une ancienne tradition venue d’Asie.

Cela dit, japonaises, chinoises ou russes, ces poupées colorées n’ont pas fini d’émerveiller petits et grands. Et elles continuent de m’inspirer pour vous proposer de petites broches mignonnes à croquer ! 🙂

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